C’est sur " Nous sommes chanteurs de sornettes " que le concert débuta et dès les premières paroles, dès les premières notes, la magie a opéré… Sans strass ni paillettes, en toute simplicité, Gabriel, Marie, Hugues, Laurent et Olivier ont fait revivre une musique étonnamment actuelle et dont l’étrange beauté s’imposa aussi bien quand le groupe jouait son répertoire que quand celui-ci fut revisité par des invités inspirés.
Ainsi Claire Diterzi électrisa " Les tristes noces ", JP Nataf offrit une version saisissante de " Quand je menais mes chevaux boire ", Bensé et Jil is lucky reprirent en duo la chanson
" Beau charpentier/Quand le cyprès ", Tété fit littéralement groover " La complainte du coureur de bois "… et c’est avec un humour décalé et décoiffant que Le Quatuor revisita les répertoires anciens, dont s’est longtemps inspiré Malicorne, allant jusqu’à lancer une version gentiment moqueuse du célèbre titre " Marions les roses ".
Face à ces relectures originales de leur répertoire, les 5 talentueux artistes à l’honneur délivrèrent avec une simplicité et un naturel touchants une musique toujours aussi singulière et envoutante pour qui veut bien se laisser charmer.
De " Pierre de Grenoble " au " Prince d’Orange " en passant par " L’écolier assassin ", les titres s’enchainaient au rythme des applaudissements, des rires et de quelques larmes d’une salle à l’unisson. L’émotion aura été quasiment palpable quand Marie, accompagnée tout en finesse par Laurent et Hugues, interprèta " Le luneux " dans une ambiance bleutée de circonstance au coeur de laquelle planèrent les arrangements aériens de ce grand classique du groupe.
Vite, bien trop vite, la fin du concert approcha mais ni les artistes, ni le public ne semblaient vouloir en finir avec ces douces retrouvailles d’un soir. Un premier rappel avec une salle debout, puis un second, un troisième… les spectateurs frappaient des mains, tapaient du pied et c’est finalement en danse que le spectacle toucha à sa fin dans la joie et l'allégresse.
Au milieu de ses amis, des invités et des quelques spectateurs montés sur scène pour danser, Gabriel Yacoub s’approcha du micro et adressa alors au public d’une voix émue un bouleversant " Merci ". C’est à n’en point douter le seul mot que toutes et tous avaient sur les lèvres au même moment dans la salle quand les lumières se rallumèrent...
En sortant, les visages des spectateurs témoignaient de l’émotion qui avait parcouru La Coursive tout au long du concert : certains arboraient des sourires éclatants et quelques uns avaient les joues marquées de traces de larmes mais tous, sans exception, avaient des étoiles dans les yeux… et chacun savait qu’il venait de vivre un grand et beau moment de musique !